MONTER, DÉMONTER, REMONTER : ENQUÊTE HAPTO-DIFFRACTIVE AUTOUR DE L'IMPRIMANTE
Thèse de doctorat en recherche-création soutenue par Mathilde Roussel et accompagnée par Roverto Barbanti et Gwenola Wagon
La révolution numérique nous a permis de dématérialiser un immense volume de documents. Pourtant, chaque année, le nombre d’imprimantes vendues dans le monde ne cesse d’augmenter. Par sa standardisation et son obsolescence, l’imprimante est un objet technologique hautement problé-matique. Comment apprendre à détecter les biais idéologiques intégrés à l'intérieur de ce type de machine ? Comment décrire le type de relation que nous entretenons avec ce genre d'objet ?
En utilisant une méthodologie de recherche-création, cette thèse propose d’élargir l’imaginaire qui accompagne généralement les imprimantes pour penser un nouveau type de relation avec cet objet. Cette recherche s’appuie sur les épistémologies féministes déployées par les penseuses Karen Barad, Jeanne Favret-Saada, Donna Haraway et Maria Puig de la Bellacasa qui proposent des formes de production de connaissance situées et incarnées. Ces différentes théories ont accompagné·es cette investigation à travers une approche haptique à la réalité et une attention diffractive au monde qui nous entoure.
À travers sept opérations artistiques — une lecture divinatoire, une archéologie mécanique, une performance de gestes, une figuration de notre violence, une construction d’imprimante, une fabrication d’encres et un chant éman-cipateur — cette recherche propose différentes manières de faire connaissance avec les imprimantes. Chacune de ces opérations de recherche est l’occasion de comprendre un peu mieux la relation que nous entretenons avec cet objet technologique et d’envisager les contours d’un nouveau mode d’investigation : l’enquête hapto-diffractive.