Date : 2022 Matériaux : table, livres, documents, bois, vis, papier, machine à écrire Selectric. Exposition : (s)low art – L’art à l’âge des low-tech, Octopus, Paris, 2023 Accompagnement : Alban Faugeroux
La machine IBM Selectric est célèbre pour son système de boules à typographies interchangeables. Cependant ce qui rend cette machine véritablement surprenante, c’est un petit élément mécanique appelé : « whiffletree ». À l’origine, au XIXe siècle le whiffletree servait aux agriculteur·ice·s pour répartir la force de traction dans un attelage de chevaux. Ce dispositif permettait par exemple de tirer une charrue avec deux bêtes de puissances différentes. Les ingénieur·e·s d’IBM ont utilisé le mécanisme du whiffletree à l’intérieur de la machine à écrire Selectric pour encoder analogiquement de l’information binaire sans avoir recours à l’électronique. D’un point de vue historique, on peut considérer le whiffletree comme un des chainons techniques qui ont permis de faire la transition entre le monde analogique et le monde numérique. Alors que nous nous dirigeons vers une époque de pénurie généralisée, il y a un véritable intérêt politique à rendre de nouveau lisible le fonctionnement de nos anciennes machines.