Date : 2018-2019 Matériaux : aluminium, feutre végétal, bois, plexiglas recyclable, visserie, composants électroniques, écran e-paper Outils : écran d'ordinateur, visseuse, tournevis, scie à bois, cutter, règle, pinces, fer à souder, multimètre Énergie : électrique, humaine Format : 28,5 x 31 x 12 cm Collaboration : Laboratoire Lattice (ENS) et Marion Ficher Site web : https://www.oupoco.org
La Boîte à Poésie a été réalisée en collaboration avec le laboratoire Lattice de l’École Normale Supérieure et l’informaticienne Marion Ficher. En 2018, dans le cadre du projet OUPOCO, le Lattice a créé un programme de génération automatique de poésie inspiré du livre Cent mille milliards de poèmes publié en 1961 par Raymond Queneau. Nous sommes intervenus dans le cadre de ce projet pour proposer une œuvre qui puisse donner à cette recherche une nouvelle forme de visibilité et de matérialité.
Pour cela, nous avons réalisé un dispositif simple qui permet à un utilisateur de générer un poème automatiquement en tournant une manivelle. Par l’intermédiaire d’un petit écran périphérique, l’utilisateur est également informé de la quantité d’énergie électrique qu’il a été nécessaire de mobiliser pour générer ce nouveau poème. S’il le souhaite, il peut essayer de deviner le fonctionnement de la Boîte à Poésie à travers les parois transparentes.
Ce dispositif,à la fois mécanique et électronique, fait directement référence au Condensation Cube de Hans Haacke qui peut être considéré comme une œuvre jalon de l’art conceptuel américain, et qui est presque contemporain du livre de Raymond Queneau puisqu’elle a été réalisée en 1965. Il nous semble que l’on peut voir une grande similitude entre ces deux œuvres dans la mesure où chacune d’entre elles réagit pour ainsi dire aux conditions de leur exposition ; le Condensation Cube produit de la vapeur d’eau en fonction du taux d’hygrométrie du lieu dans lequel il est exposé et le livre de Queneau produit des poèmes en fonction de la chance et l’humeur du lecteur.
Ce projet a été pour nous l’occasion de nous confronter à la réalisation d’un objet qui puisse être à la fois une machine et une œuvre d’art et de réfléchir aux enjeux écologiques qu’implique une telle pratique. Qu’est-ce qui relève de la machine dans les œuvres d’art et en retour qu’est-ce qui relève de la sculpture dans les machines qui nous entourent ? Comment rendre mieux visible l’impact environnemental qu’entraine la construction d’une machine ou d’une œuvre d’art ?